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LI:Tu peux nous raconter l’histoire de la Biennale de Florence?
À la fin des Années 90, une galerie conçue pour les artistes contemporains, leur offrant l’opportunité de se présenter à un public de visiteurs locaux et étrangers et en outre de se confronter avec des artistes de différentes origines, formation, expériences et styles, se révéla un événement innovateur au cœur de la Florence des Années 90. Cette ville, renommée pour la culture et l’art qui s’y épanouirent à l’époque de la Renaissance, était orientée en particulier à abriter des expositions d’art antique. Au lieu de cela, en collaboration avec un comité d’artistes, de curateurs et de critiques, Piero et Pasquale Celona proposèrent une Biennale internationale d’art contemporain où les artistes sélectionnés puissent exposer de manière libre et indépendante. On était en 1997 et la Biennale de Florence s’inaugurait en attirant des artistes de presque chaque coin du monde. Depuis lors, chaque édition a joui d’une nombreuse participation de qualité, et aujourd’hui la Biennale de Florence est une excellence sur la scène internationale de l’art contemporain. À ceci contribue aussi le fait qu’à l’intérieur de la manifestation se tient le Prix « Lorenzo il Magnifico », qui au cours des diverses éditions a attribué bien des récompenses à d’extraordinaires personnalités, comme David Hockey, Christo and Jean-Claude, Richard Anuskiewicz, Gilbert and George, Marina Abramovic, Shu Yong, José Luis Cuevas, Agatha Ruiz de la Prada e Anish Kapoor. LI:Quelle est actuellement l’activité de la Biennale de Florence ? La Biennale de Florence, qui fut partenaire du programme « Dialogue entre Civilisations » des Nations Unies, reconnait la valeur de la différence culturelle et du dialogue interculturel et interdisciplinaire en matière artistique. Nous encourageons cet idéal impliquant activement les artistes qui participent à la biennale, artistes qui cette année proviennent de plus de 60 Pays, de l’Europe, des Amériques, de l’Australie, de l’Asie, du Moyen Orient, et quoique avec une petite délégation, de l’Afrique. LI:Quels projets avez-vous pour le futur ? C’est notre intention de continuer sur le chemin entrepris et voir encore au-delà afin de développer ce modèle de biennale ouvrant sur d’autres fronts afin de donner un nouvel élan culturel au monde de l’art contemporain. Je travaille comme Executive Director pour qu’à l’avenir l’Italie elle aussi puisse exploiter de majeures synergies entre public et privé dans l’intérêt des talents et de l’art contemporain. LI:À ton avis quelle est la plus grande difficulté que rencontre l’activité de la Biennale ? La plus grosse difficulté que nous avons à affronter est d’aider les artistes à dénicher les fonds – par mécénat, bourse ou autre - dont ils ont besoin pour affronter le voyage et le séjour à Florence, le transport des œuvres d’art, et pour la participation à la Biennale qui représente une dépense puisqu’elle se déroule dans un espace que nous devons louer. Nous essayons d’ouvrir des conventions et partnership afin de garantir à nos artistes la majeure visibilité et les meilleures conditions d’hébergement dans les structures d’accueil, ainsi que la possibilité d’accéder gratuitement à workshop et espaces citadins protégés. Tout cela demande un grand travail préparatoire. LI:En quoi consiste l’ « internationalité » de la Biennale de Florence ? (Parler de la participation des artistes étrangers, de combien et de quels pays ils proviennent etc.…) Depuis 1997, l’année de sa fondation, la Biennale de Florence vante la participation d’environ 6000 artistes provenant de plus de 100 pays. Ces artistes ont trouvé à Florence la scène idéale pour lancer leur art, se mesurant entre eux, découvrant affinités, différences, opportunités interactives. Cette année nous attendons plus de 350 artistes provenant de 60 pays, composant une exposition d’environ 1000 œuvres d’art, disloquée sur un espace de 6000 m2 ouvert au public. Les adhésions que nous avons recueillies proviennent essentiellement de pays comme les Etats Unis, la Chine, le Mexique, le Brésil, la Turquie et naturellement l’Italie, sans oublier environ 20 nouveaux pays présents par rapport à l’édition précédente. LI:Depuis quand l’organisation de Florence a pris conscience de l’art chinois et des artistes en provenance de la Chine ? Les artistes chinois ont exposé à la Biennale de Florence à l’occasion de plusieurs éditions, c’est pour cette raison que nous posons un regard attentif sur l’art oriental. La Biennale di Florence a permis aux artistes de Chine et d’Asie de se présenter à un public international : certains d’entre eux, surtout ceux qui ont reçu le Prix « Lorenzo il Magnifico » ont progressé dans leur carrière artistique, ayant été invités à exposer sur des lieux publics et/ou musées. Pour ce qui est de l’art en Chine, nous devons notre connaissance de sa condition à l’Association Artistes Chinois en Italie, avec laquelle nous collaborons depuis un certain temps, et qui cette année nous a gentiment hébergés à Beijing, où l’Association a organisé une conférence de presse pour présenter la Xième édition de la Biennale de Florence. Je profite de l’occasion pour les remercier publiquement e applaudir à leur ouvrage. LI:Qui a été le premier artiste – ou groupe d’artistes- à participer à la Biennale de Florence ? Au cours de la première édition de la manifestation le groupe le plus nombreux, derrière les italiens, était mexicain. La Biennale de Florence a toujours eu un lien d’amitié et d’affection spéciale pour les artistes du Mexique qui n’ont pas sauté une seule édition. LI:Depuis quelque temps, nous comptons toujours plus d’artistes chinois qui réalisent des expositions de leurs œuvres à l’étranger. Qu’en penses-tu ? Je crois que c’est important pour tous les artistes, et bien sûr pour les artistes chinois, d’avoir la possibilité d’exposer dans un pays différent du leur et pouvoir ainsi présenter le propre art et les propres racines culturelles. Il est possible, de cette façon, d’instaurer un dialogue et un échange fructueux avec le pays d’accueil à travers le langage de l’art. Je suis fermement convaincu qu’à travers le dialogue interculturel les artistes puissent contribuer à créer un monde meilleur, disponible à la tolérance et à de nouvelles conceptions et interprétations de la réalité. LI:Comment estimes-tu l’activité de l’Association des Artistes Chinois en Italie dans le domaine de la réalisation d’expositions d’artistes chinois en Italie ?
Je suis toujours fortement frappé par l’activité de l’AACI, qui développe chaque année un calendrier riche de rendez-vous et travaille pour amener en Italie, et à Florence, des artistes chinois de talent. La collaboration qui s’est créée entre l’AACI et la Biennale de Florence contribue à un programme d’activités de haut niveau pour la promotion de l’art chinois en Italie. LI:Que voudrais-tu suggérer à notre Association ? J’espère que dans un proche futur la synergie entre l’AACi et la Biennale de Florence nous amène à réaliser des activités d’échange entre artistes chinois et italiens, et même une manifestation Italie-Chine. LI:Quels projets as-tu à l’égard de la scène artistique contemporaine chinoise ? À l’avenir désires-tu collaborer avec des organisations, des institutions de ta connaissance ? Pendant mon voyage à Beijing, dont j’ai parlé précédemment, grâce à l’hospitalité et aux indications de l’AACI j’ai pu apprécier la résolution avec laquelle les chinois réussissent à faire connaitre leur art soit en Chine soit au dehors des frontières nationales. Un exemple éclatant est le Today Art Museum et son système de relation avec les galeries d’art contemporain, sans oublier le quartier 798 et ses studios d’artistes, ses espaces d’exposition et ses galeries. Nous collaborons avec la galerie Enjoy Art de Beijing et nous avons tissé un réseau de relations avec curateurs, artistes et opérateurs culturels. Sans aucun doute, nous désirons consolider ces collaborations, et même en allumer d’autres avec institutions et musées dans plusieurs villes de la Chine. LI:Quel message veux-tu envoyer aux amants chinois de l’art et aux lecteurs de la revue ? Nous vous attendons tous à la Biennale de Florence du 17 au 25 octobre 2015 à la Fortezza da Basso, où seront présents plus de 40 artistes chinois à différents stades de carrière, certains d’entre eux sont doués d’un talent extraordinaire. À part les œuvres d’exposants de la Chine vous pourrez admirer celles d’artistes émergents et affirmés qui interprètent la contemporanéité de leur respectif pays d’origine et/ou d’adoption. Vous jouirez d’un riche calendrier de rendez-vous au cours de la manifestation –workshop, présentations de livres, interview, la cérémonie de la distribution des prix aux artistes participant dans les diverses catégories, et le Prix « Lorenzo il Magnifico », dédié à la carrière. |
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